Enlarge Your Music ! #246
No Wave
No Wave
Véritable météorite arty, la no wave s’est développé dans les lofts et les clubs du Lower East Side, au coeur de Manhattan vers 77. Malgré une existence très courte, seulement 5-6ans et bien que l’essentiel du mouvement n’ait été consignés que sur d’obscurs labels à faible tirages assez mal distribués, la no wave a eu une influence considérable dans de nombreux genres musicaux. Notamment dans la scène free jazz avec John Zorn, ou dans la musique contemporaine avec Arthur Russell, Rhys Chatham et Glenn Branca qui ont eux-même participé à sa genèse. On retrouve aussi l’héritage de no wave dans la noise avec des groupes comme Harry Pussy ou Prurient.
Le terme No Wave souligne le caractère expérimental de la musique : la musique No Wave n’appartenait à aucun style ou genre fixe. À bien des égards, la No Wave n’est pas un genre musical. Bien que prolongeant le punk à sa manière, la no wave, n’aura aucun porte étendard. Toutes les formations que l’on regroupera sous cette étiquette n’auront ,comme pour le post-punk britannique, assez peu de points communs, en dehors d’un rejet commun envers la structure traditionnelle de la chanson.
Il y a cependant certains éléments propres à la plupart des groupes de cette scène au son très particulier, les guitares bruitistes souvent atonales, les rythmes déstructurés, le chant hurlés ou atone, la tendance à mettre l’accent sur la texture musicale plutôt que sur la mélodie pour beaucoup, la NO WAVE, c’est avant tout ça. Elle est souvent mieux défini en termes d’environnement artistique. Les musiciens s’inspirant fortement de l’art de la performance à la fois très théâtrale et minimaliste.
Cette scène n’aurait sans doute pas eu autant de résonance sans Brian Eno qui décida d’enregistrer les artistes qu’il avait découvert lors du festival underground à l’Artist Space en mai 78. Il les enregistrera pendant les séances de mastering du deuxième album des Talking Heads. Sa compilation NO NEW YORK sort en 1978, avec des titres de D.N.A., Mars, James Chance et Teenage Jesus & The Jerk et donnera un véritable coup de projecteur à ses groupes éphémères mais tellement important.
Pour finir deux citations qui résume bien le mouvement et la vie artistique de l’époque à New-York. Celle de Brian Eno : « Je savais que les groupes que j’avais produits sur No New York allaient se séparer dans la foulée de l’enregistrement. Pourtant j’avais dans l’idée qu’ils marqueraient les esprits aussi durablement que les mouvements esthétiques du début du 20ème siècle. » Enfin celle de Anita Sarko, à l’époque Dj, dans le livre New York Noise : « La vie avait des allures de performance artistique continuelle, mais débarrassée de toute prétention crispante. Tu pouvais faire ce que tu désirais. Si tu voulais peindre, tu peignais. Si tu voulais être musicien, tu prenais ta putain de guitare ».
Suicide/Cheree
Teenage Jesus and the Jerks/Orphans
Bush Tetras/Things That Go Boom In The Night
Mars/3E
Lizzy Mercier Descloux/Fire
Y Pants/Barbara’s Song
Liquid Liquid/Cavern
Swell Maps/The Helicopter Spies
Glenn Branca/Lesson No. 2
Theoretical Girls/Computer Dating
Niko & Steph
SALON D'ECOUTE
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