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jeudi 9 août 2012

Forabandit in prison : voyage d’Anatolie en Occitanie entre quatre murs

Une parenthèse musicale au Centre de Détention de Nantes.

Ce jeudi 2 août, le trio Forabandit offrait un concert à 37 détenus dans le cadre de l’action mise en place par l’Association culturelle de l’été, le SPIP* et la FAL depuis 3 ans.

Un dialogue fertile entre troubadour occitan et aşik anatolien

Le Projet Forabandit est né à Marseille en 2009 avec pour ambition de célébrer la poésie libertaire du pays d’Oc et d’Anatolie. Le groupe est le fruit de la rencontre de trois musiciens qui portent en eux au quotidien cette force libertaire : Sam Karpienia, Ulaş Özdemir, Bijan Chemirani. Le groupe explore des mélodies et des poèmes populaires qui parlent d’amour, d’engagement, de lutte ou d’enfermement, mais il compose également des œuvres inspirées de poètes contemporains.

Forabandit, un nom évocateur...

For a bandit ?! Le terme « forabandi », qui signifie en occitan « être mis à l’écart », intègre toutes les idées subversives ou hérétiques, qu’elles soient de nature religieuse ou laïque. Le mot « bandit » qui y figure, révèle aussi la direction musicale du groupe : Forabandit cherche à exprimer son point de vue sur la poésie et la musique dans un esprit subversif et transgressif.

Ulaş Özdemir, Bijan Chemirani, Sam Karpienia

Cécilia Guénégo, programmatrice des Heures d’été et Françoise Mocquard, coordinatrice des activités culturelles au sein du centre Pénitentiaire de Nantes

Un moment de partage et d’échange

Rendez-vous était donné au Square du Marquis de Saffré, le groupe termine ses balances et nous nous engouffrons dans le minibus qui nous conduit au centre de détention. Nous franchissons la porte d’entrée, impressionnés. Sam a déjà joué aux Baumettes à Marseille, mais pour Bijan et Ulas, c’est une première. Au bout d’un dédale de couloirs, de grilles et de portes : la bibliothèque, où aura lieu le concert. Les musiciens s’installent, les détenus arrivent, le dialogue s’instaure immédiatement avec un passionné de musique. Les notes s’élancent, tour à tour intimistes et vindicatives. Sam raconte ces morceaux, ces textes que le trio joue avec générosité, humour et émotion ; il évoque l’incarcération de son père et ses souvenirs de gamin. Les accents de Méditerranée réchauffent la salle, la connivence opère et le concert s’achève sous des applaudissements nourris. Les questions fusent - simplement. Un détenu décerne au groupe "une médaille d’or olympique"...

« Vous savez, la musique, là, pendant une heure, nous a enlevé nos barreaux. Car ici, même nos rêves ont des barreaux. Ce concert, c’est une parenthèse, une respiration… »

Aux Heures d’été rythme la saison des détenus du centre, quand école et ateliers, à l’instar du dehors, ferment leurs portes. Au programme de cet été, des contes au parloir pour que les pères partagent un moment avec leurs enfants et des ateliers de lecture à voix haute animés par des comédiens.

* Service pénitentiaire d’insertion et de probation

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