Mardi 06 mars vers 13h30 - Zappa
Chez Zappa, y’a à boire et à manger, des vertes et des mures. A l’occasion d’un non anniversaire fameux, une programmation ce jour spéciale Zappa pour ceux qui n’ont pas eu le courage de se plonger dans plus de 50 albums (comme moi), pour ceux qui veulent découvrir, pour ceux qui s’en fiche mais qui ont besoin de bonne musique. On dit souvent, Zappa, on aime ou on déteste. C’est pas faux, mais moi, ça pas été le déclic. Ou alors un déclic à double détente. Quand j’avais 15 ans, telle la légende du rock perpétuées chaque jour par des milliers de jeunes de 15 ans, je passais mes journées sur ma guitare. Un jour, avec mon père, je vais au disquaire. Il achète Horses de Patti Smith eeeet Electric Ladyland de Jimi Hendrix. Là, j’ai pris une claque, le déclic.
Jimi Hendrix - Have you ever been to electric ladyland - Electric Ladyland
J’ai tellement écouté cet album sur mon radio cassette que j’en ai creusé des sillons de tel sorte qu’aujourd’hui je l’écoute sur ma platine. Pendant quelques mois, mon père entend son CD toute la journée dans ma chambre. Je le soupçonne de l’avoir acheté pour que je l’écoute, comme les préservatifs du jour au lendemain à côté du stock de dentifrice dans l’armoire à pharmacie. Plus tard, comme pour tester si je suis bien près à lui emprunter des CD, il me prête un album l’air de rien. Une pochette bien ringarde, un moustachu avec un chapeau, jouant de la guitare électrique devant un piano. Ce type me fait penser à un américain des années 80, gloire passé d’un compté paumé du Texas, en fin de carrière, ressortant un album compile de ses meilleurs blues. Le titre de l’album est écrit en bas de la pochette sur une portée musicale, chaque note est accompagnée d’un mot « Shut up and play yer guitar ». Je n’ai que très peu de notion de graphisme à l’époque mais ça me semble déjà aussi ringard que le chapeau et la moustache. Ça ne me donne pas très envie mais il y a guitare dans le titre alors bon, j’écoute quand même.
Zappa – Five Five Five – Shut up and play yer guitar
Ca pique hein ? Pareil pour moi à l’époque. Je pousse jusqu’au titre qui donne son nom à l’album en me disant que si c’est le single, ça doit être plus facile à écouter. Fausse route.
Alors pendant 5 ans, je fais un détour.
The Doors – Soulkitchen – The Doors
Les Doors. Alors que tous mes copains téléchargeaient déjà leur musique sur internet, moi j’allais à la bibliothèque. Un jour je ramène les Doors. Je ne sais plus la raison qui m’avait poussé à le prendre, des vieux avaient dû me dire que c’était bien. Je rentre, je le mets sur l’ordinateur. Le déclic. Après, je me souviens avoir appelé un copain avec qui on avait un groupe, (Les LCB, je vous laisse imaginer quel acronyme rock cela peut signifier), « mec c’est trop bien les Doors, j’ai trouvé la musique que j’adore, qui semble avoir été faite pour moi. Elle correspondait exactement à l’idée que je me faisais du rock, c’était comme un soulagement d’écouter.
The Rolling Stones - Can’t hear me knocking – Sticky Finger
Bon pour l’instant c’est Nostalgie. Mais quand on a 15 ans, on a l’impression de découvrir tout ça. A chaque fois que je ramenais un nouvel album de la bibliothèque, j’avais l’impression d’être le premier à découvrir une perle et un continent. J’en parlais au collège, j’étais fou. Alors que c’était des vieux trucs dont les parents ont tous les vinyles qui trainent dans les caves.
Pink Floyd – Any colour you like – Dark side of the moon
Pff les Pink Floyd. De la guitare, de l’orgue, du psychédélisme, c’est un peu compliqué, oulala on s’approche. Any Colour you like et Shine on Your Crazy Diamond, je ne peux pas les écouter sans me revoir marcher à 8h, dans le froid gris monotonie d’un jour de semaine du chemin du lycée. Et adorer ces moments.
Pink Floyd – Shine on your crazy diamond, part II – Wish you were here
Des ponts se font entres les ilots de choses que j’écoute, qui formeront bientôt des presqu’iles, des continents.
King Crimson – Cat food – In the Wake of Poseidon
Herbie Hancock – Watermelon man – Head Hunters
Et un jour (J’utilise la formule pour éclipser quelques centaines d’heure d’écoutes de choses variés et importantes), je vais refouiller dans le meuble à CD familiale. Comme à chaque fois que l’on cherche quelque chose, il faut le vider, trier, reranger pour avoir accès à ce que l’on cherchait. Zappa. Je vois l’album qui m’avait un peu dégouté. Mais je sens qu’il y a quelque chose à chercher du côté de ce type là. Il y a un autre CD qui semble être de lui à côté. La pochette est plus fun, MOTHERS écrit en gros dans une typographie de cowboy, là tête en noir et blanc du moustachu cernée en bas de collages des têtes de gens à l’air marrant.
The mothers of invention - Plastic people – Absolutly free
C’est maintenant le déclic. Je ne peux pas expliquer mais je trouve ça genial. Il y a en dans tous les sens, ça change tous le temps, ça parle. Je me demande comment on peut imaginer une musique pareil.
The mothers of invention - Brown shoes don’t make it - Absolutly free
Je crois que je mets du temps à comprendre que c’est pour rire. Ce n’est pas juste experimentalo intello. On s’amuse, on en met un peu partout, de la parodie (dont je n’ai pas les codes de références).
Voilà une des manières d’arriver à Zappa. Maintenant, une fois qu’on a mis le doigt dedans, il faut s’y retrouver. La joie et l’ennui, c’est qu’avec zappa, on pourrait faire une programmation intégrale à partir d’un seul morceau. Chaque fois qu’il compose un thème, à chaque concert il est réarrangé, il apparait sur des albums sous d’autres noms, mélangé à d’autres morceaux. Il y a des choses rebutantes au premier abord, d’autres qui attrapent plus l’oreille. Du rock, du blues, du jazz, du reggae, du classique, de la pop,
Alors aujourd’hui on se baladera tranquillement dans la musique de Zappa et de pas Zappa. Classé par genre, plus ramification. Comme écouter 100% de Zappa pendant 3h, ça peut être éprouvant, aujourd’hui c’est Zappa Méthode Douce.
The mothers of invention - Motherly love - Freak Out !
Lumpy Gravy
Let’s make the water turn black
Maintenant une transition très radiophonique puisque c’est une analogie de pochette. Jusqu’à maintenant on a écouté 3 morceaux extraits des premiers album de Zappa. Le morceau que l’on va écouter est extrait de « we are only in it for the money », nous le faisons juste pour l’argent. Dont la pochette parodie, avec l’autorisation, la pochette du « Sergent pepper lonely heart club band » des Beatles. Vous mesurez vous-même l’honneur qui leur ait fait …
Fixing a hole - Beatles - Sgt Pepper’s lonely heart club band
Tim Buckley - Sweet Surrender - Greetings from LA
Frank Zappa – Don’t eat the yellow snow - Apostrophe
Frank Zappa - Nanook Rubs It– Apostrophe
Les deux derniers morceaux sont à la suite dans l’album. Et comme dans plein d’album de Zappa, un morceau appelle l’autre. Tout l’album se tient, chaque chose est logique et n’écouter qu’une chanson par ci par là serait comme regarder ne regarder de Titanic que la scène à la proue du bateau. Non, pour apprécier ce moment, il faut un ensemble.
Frank Zappa – Po-Jama People - One Size Fits All
Frank Zappa – Honey don’t you want … - In New York
Frank Zappa – Zomby Woof - Over-Nite Sensation
Frank Zappa – Montana -Over-Nite Sensation
Pour enregistrer ce morceau, Zappa a besoin de voix capable de chanter les parties très aigues et agile que vous avez entendu. Il fait appel aux choristes de Ike Turner, dont Tina Turner. Elles viennent au studio, passent des heures à répéter cette partition difficile et surtout complètement inhabituelle. Après des heures d’essai, elles finissent par l’avoir. Elles sont fières d’elle et du résultat. Plus tard, Ike vient écouter. Il trouvera ça tellement laid qu’il refuse que soit créditées ses musiciennes sur l’album.
The Allman brothers - Whipping post
Zappa - Whipping post – Live
Chunga’s revenge - Gotan Project - La revancha del tango
Bon là, je ne vais pas vous le cacher plus longtemps, pas de place pour le single. Pas moins de 10minutes de musique, beaucoup d’instruments, des mesures à faire pâlir les deuxième années de solfège. Mais alors c’est bon, si j’étais en voiture, et que je suis sérieux au volant, je me serais arrêté sur le bord de la route pour fermer les yeux et écouter.
Frank Zappa - The Grand Wazoo - The Grand Wazoo
Don Ellis - Turkish bath - Electric Bath
Ce Turkish Bath de Don Ellis, je l’ai beaucoup écouté, et entre autres choses, il a participé à complètement désaccorder mon oreille. Une fois en écoutant la radio, j’entends ça (Marguerite) et je trouve ça super. Puis un animateur desannonce en expliquant que c’est la bande annonce du film sur cette chanteuse d’opéra qui ne savait pas chanter auquel tout le monde faisait croire qu’elle était merveilleuse et se moquait d’elle dans son dos. Bon moi j’avais trouvé ça bien.
Eumir Deodato – Also Sprach Zarasustra - Prelude
Igor Stravinsky – Pierre Boulez - Le sacre du printemps
Leonard Bernstein - West Side Story – Overture
Frank Zappa – Run Home Slow
Ça c’est la première composition pour laquelle Zappa a gagné de l’argent. Une commande bande originale pour un western, Run Home Slow. Il a repris le theme plus tard mais j’aime bien cette version au son piétiné par les chevaux.
François de Roubaix – Les Caïds
Aquaserge – Tour Du Monde - Laisse ça être
Et maintenant, celui que je n’appellerai pas comme certain le prénomme. Un artiste que comme tous les artistes intéressant j’aurais du mal à décrire, et comme la plupart des artistes qui m’intéresse, s’amuse et prend au sérieux de faire des choses qui ne sont pas très sérieuses. Faites attention aux paroles. Albert Marcoeur.
Albert Marcoeur - Tu tapes trop fort - Albert Marcœur
André Minvielle avec Jean-Marie Machado & Danzas – Boby en Sibibi - La fête à Boby
Frank Zappa – Son of Orange County -Roxy & Elsewhere
Voilà, c’en est fini de ce petit tour d’horizon personnel de Zappa. Comme le disais un collègue après avoir écouté et discuté 10 minutes de Zappa, Zappa c’est un peu un mélange entre Jimi Hendrix et Didier Super. A une moustache près. Quelques portes ont été entre ouverte, pour approfondir quelques unes des voix qu’il a tracées.
Frank Zappa – More Trouble Every Day - Roxy & Elsewhere
Frank Zappa – Peaches In Regalia - Hot Rat
Frank Zappa – King Kong - Ahead of Their Time
Documents joints
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Mardi 06 mars vers 13h30 - Zappa - Partie 1 (MP3 - 110.9 Mo)
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Mardi 06 mars vers 13h30 - Zappa - Partie 2 (MP3 - 248.1 Mo)
SALON D'ECOUTE
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