Please, Continue (Hamlet) de Yan Duyvendak et Roger Bernat
Avez-vous une intime conviction ?
Les faits : un jeune homme tue le père de sa petite amie ; un meurtre, selon la jeune femme ; un accident selon l’accusé. Trois ans plus tard, ce tragique fait divers est jugé en cour d’assises. Pour préserver l’anonymat de ces individus, leurs noms sont remplacés par ceux des personnages de Shakespeare. Ophélie, Hamlet, et Gertrude sa mère, interprétés par trois acteurs, comparaissent devant d’authentiques avocats du barreau de Nantes, recrutés pour l’occasion, ainsi que devant des jurés choisis dans le public. Au terme de ce jugement sans précédent, Hamlet sera-t-il jugé coupable ou innocent ?
Yan Duyvendak et Roger Bernat sont connus pour leurs brillantes performances participatives et politiques. Ils s’appuient ici sur ce grand canevas tragique pour composer un véritable dossier d’instruction. Dans une dramaturgie du réel, le public assiste à un procès questionnant les codes, les conventions et la subjectivité de la justice. Mêlant éloquence et improvisation, cette performance bouscule notre rapport à la fiction et stimule avec finesse notre sens civique.
S’il fallait juger Hamlet pour meurtre, aujourd’hui, quel serait le verdict de la cour ? Yan Duyvendak et Roger Bernat, dévoilent ce procès fictif dans ses moindres détails. Le théâtre devient une loupe pour comprendre le fonctionnement de la justice, miroir de notre société. Tout simplement édifiant.
Rendre la justice, qu’est-ce que cela veut dire ? C’est tenter de démêler le vrai du faux pour définir ce qui est juste. Et ce n’est pas une mince affaire... Please, Continue (Hamlet) en fait la démonstration. Nous voici dans une salle d’audience avec des magistrats et des avocats, tous aussi vrais que nature. Et pour cause, ils viennent sur scène exercer leur métier, face à trois comédiens rompus à l’improvisation. Ils vont juger un cas simple : un jeune homme prénommé Hamlet a tué le père de sa fiancée, Ophélie. Toute ressemblance avec des personnages connus est, bien sûr, volontaire ! L’essentiel, ici, est dans le pouvoir de la parole qui traque la vérité, soupèse le degré de culpabilité, défend et justifie, et réclame la sanction ou l’acquittement. Chaque soir, des spectateurs sont tirés au sort pour constituer le jury populaire et assister le/la juge. Et chaque soir, le verdict prononcé est différent. Chaque soir, le sort d’Hamlet se rejoue. Un spectacle captivant et une pièce de théâtre politique : en montrant comment s’exerce la justice en notre nom, elle touche à l’un des fondements de la démocratie. Une expérience dont on risque de ressortir chamboulé.
SALON D'ECOUTE
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